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Michel SAINT-RAYMOND pensait que son patois, dialecte apparenté au Gascon et qui est parlé dans la région de l’Isle-en-Dodon lui permettrait d’aller à la rencontre de tous ceux qui parlent une langue d’Oc. Quelques expériences sur scène et un enregistrement de ses meilleurs monologues en patois (ceux qui font rire sans problème les gens du coin) lui ont permis de constater que cette langue locale n’est pas d’une compréhension évidente pour ceux qui ne la pratiquent pas ou qui apprennent l’Occitan. Et pourtant, Catinou était comprise de tous ! Il fallait se rendre à l’évidence : si on comprenait la langue de Minjesèbes, c’est qu’elle était plus abordable !
En effet, Catinou et Jacouti s’exprimaient dans le Languedocien de Toulouse, ville cosmopolite où les gens de tous les horizons d’Occitanie ont dû s’accorder sur une langue simple pour se comprendre mutuellement. Cette simplicité n’enlevait par ailleurs rien à la saveur de cette langue truculente et haute en couleurs. C’est donc ce dialecte qu’il fallait adopter ! Mais cela n’était possible qu’à travers des textes écrits dans cette langue : toute traduction se serait avérée artificielle ! Et Michel SAINT-RAYMOND a donc tout naturellement pensé aux textes de Charles MOULY. Mais emboîter le pas de Gaston DOMINIQUE était un tout autre défi, pratiquement impossible ! Dans un premier temps, il a suggéré de reprendre quelques histoires du petit monde de Minjesèbes, mais à travers une personne autre que Catinou, par exemple une nièce qui pourrait s’appeler Méniquette …
Rencontre avec Charles MOULY qui l’encourage à garder le personnage de Catinou et donc à relever le défi.
Il restait, dans les tiroirs de Charles MOULY le manuscrit pratiquement encore au stade de brouillon d’une pièce en 3 actes qui devait être la nouvelle pièce de DOMINIQUE : « Jacouti ne sera pas Maire… » C’est cette pièce qu’il faut jouer, dans la plus pure tradition de Catinou : pièce en 3 actes avec changement de décor et plus de deux heures de spectacle !
Michel SAINT-RAYMOND réussit à convaincre Charles MOULY et tous deux, l’un écrivant et l’autre mettant les textes au propre sur ordinateur, après près de deux ans d’efforts et de corrections ont terminé l’écriture de la pièce dans sa première version (il y aura, ultérieurement, quelques modifications pour dynamiser cette pièce et la ramener à une durée plus habituelle pour les spectacles contemporains).
Restait à trouver une troupe pour la jouer ! Après quelques mois de recherches, une troupe de théâtre amateur de Saint-André, « Les Sacrés Commingeois », proposent de tenter l’aventure.
Il y eut ensuite un long travail de préparation. David CASTETS, pressenti pour prendre le rôle de Jacouti comprenait le patois mais ne le parlait pas. En plus, il fallait impérativement respecter, pour les raisons exposées plus haut, le texte écrit. Pour accéder à une prononciation correcte de la langue, la troupe fait appel à un Majoral du Félibrige de Rieux-Volvestre : Louisou DÉJEAN. Avec Michel SAINT-RAYMOND ils enregistrent sur cassette audio les répliques en patois des deux premiers actes. Ils n’auront pas l’occasion d’enregistrer l’acte 3, Louisou étant emporté par sa maladie.
Mais les deux premiers enregistrements auront été suffisants pour que Jacouti puisse apprendre son rôle ! Et, durant les deux années qui ont suivi, les « Sacrés Commingeois » ont consacré environ 150 répétitions à l’apprentissage du texte et à sa mise en scène. Un mois et demi pour peindre les deux décors panoramiques et réaliser les accessoires ! Mais l’accueil du public dès les premières séances les a récompensés de tous leurs efforts !
Aujourd’hui la troupe s’est organisée en nouvelle association, « Lous Coumedians Minjocebols », qui a gardé des liens privilégiés avec la troupe initiale.
Acteurs de la première version de "Jacouti ne sera pas Maire":
- Michel SAINT-RAYMOND (Catinou), David CASTETS (Jacouti), Yves GENÉ (Monsieur le Maire) qui sera un temps remplacé par Olivier GILHODES, le temps d'une "expatriation" en Équateur, Georges SAINT-BLANCAT (Castagnou) qui a remplacé Patrick BOUBE brillamment élu Conseiller Général du canton d'Aurignac, Éliane RAULET (Marie-Cancan) et Anita BAROUSSE (Mme la Baronne) qui sera remplacée par Odile CLERMONT.